Gleichgewicht

Un nouveau groupe d’enfants, une nouvelle collègue en renfort :), un nouveau coloc/volontaire (Raul, qui vient des îles Canaries). Bref, un nouveau cycle qui commence alors que j'entame mon dernier mois du projet. 

Mandala avec les enfants lors d'une balade près de la kita

Petite note plus personnelle avant le dernier Tschüss :

Avant ce projet, j'ai longtemps rêvé d'aller un jour à Berlin mais je n'ai pas choisi l'Allemagne complètement par hasard.

J’ai une grand-mère allemande, qui plus précisément a grandi à Breslau en Silésie. 

Breslau n'existe plus, c'est devenu Wroclaw qui appartient à la Pologne. Et ma grand-mère, dont la famille a fui l’ « invasion » de l’armée rouge (soviétique) lors de la 2^nde guerre mondiale, il ne fallait surtout pas lui dire qu’elle était polonaise.

Surtout que quelques années après l’exil forcé, une partie de sa famille (parents, frère et soeur) est restée en Allemagne de l’Est tandis qu’elle a filé à l’Ouest avec une autre de ses sœurs. La suite, c’est un mur qui se construit et une séparation de 20 ans. C’est long 20 ans. 

Bref, la mère de mon père était donc allemande et ce dernier m'a forcé la main pour que je choisisse allemand en première langue au collège. Habitant près de la frontière espagnole j'aurais préféré apprendre la langue de Cervantès (ou l'euskara) mais ce n'est que partie remise. 

Arrivée ici, n'ayant jamais eu l'occasion de séjourner en Allemagne depuis mon échange de 2 semaines à Bamberg au lycée, j'avais quasiment tout oublié de cette langue si complexe. Un an plus tard forcément je me débrouille mieux même si je suis toujours aussi nulle en grammaire et que mes phrases sont souvent tournées à l'envers.

Pour en revenir à ma branche familiale allemande, en vivant un an ici j’ai pu mieux comprendre des comportements/manies/habitudes propres à mon père et à ma grand mère et que j'ai retrouvé chez plusieurs allemands. Même si c’est peut-être la porte ouverte aux clichés, ça m’a quand même marqué alors allons-y allons-o :

Mon père se déplace quasiment toujours à vélo (et pourtant Biarritz ce n'est pas le plat des bords de Seen), se shoote aux remèdes naturels, fait ses « exercices », de la natation, de la rando, du ski, se moque de la mode, limite tout gaspillage et a converti ma mère à sa religion (protestant luthérien).

Ma grand-mère nous chantait kling glöckchen kling, adore s’occuper de ses fleurs, faisait du choux rouge à Noël avec des kloß et nous envoyait chaque année un Stollen avec des petits gâteaux aux épices, recycle tout !, confond les déterminants masculins/féminins (mais c’est très mignon) et bien sûr m’écrit toujours en allemand dans ses lettres (j’ai un lien épistolaire avec elle vu que je ne la vois que très très rarement).

Elle a eu du mal avec le prénom choisi par ma mère : Sara, que l’on accolait au prénom des femmes de religion juive sur leur carte d’identité si leur premier prénom sonnait « non-juif » (à l’époque du III ème Reich…). Et je suis d’autant plus fière de mon prénom.

Si je dois revivre une expérience en Allemagne, j’aimerais aller dans le sud pour découvrir la région autour de la Schwarzwald et vivre de nouveaux échanges basés sur un projet de travail commun (jardin collectif, échanges de jeunes).

Mais j’ai eu beaucoup de chance de vivre ici un an ! En terme de lieu d’habitat, sur un long terme Berlin ne m’aurait pas autant réconfortée que Potsdam (et Sanssouci) lors de ce long hiver et ne m’aurait pas apportée autant de quiétude l’été lors des virées à vélo, même si j’ai à présent fait le tour.

Je vais bientôt regrouper mes affaires et souvenirs dans mes valises et tourner la dernière page de ce chapitre SVE.

Je ferai le point à mon retour avec une membre de Pistes Solidaires, mon association d’envoi.

Et j’en profite pour remercier Jutta, qui travaille aussi dans cette assoc’. Elle a été mon tremplin pour partir et m’a ensuite envoyé des mails pour savoir si tout allait bien (alors qu’en independant woman j’ai juste donné des news via le questionnaire de mi séjour (et ce blog !)).

L’idée du blog est venue de mon expérience ERASMUS +  à Saint Jacques de Compostelle où l’on devait faire un bilan sous la forme de son choix. J’ai bien sûr griffonné des pages de carnets plus perso en parallèle (avec en vrac mes itinéraires, des lieux à voir, des chants/jeux de Morgenkreis, tout mon atelier de danse, etc.) mais je suis contente d’avoir pu donner des nouvelles via ce support.

Celles qui me connaissent depuis 10 ans pourront rétorquer que j’ai déjà eu 2 skyblog mais ce n’est pas très glorieux.

Bis  Bald