Ce terme allemand désigne ce sentiment de nostalgie du pays
qui nous a vus grandir, où l’on a nos « racines » et où l’on se sent
chez soi (le Heimat).
Dernièrement une collègue m’a demandé l’air effaré si ça
n’avait pas été trop difficile toute une année loin de ma famille.
Il est vrai que la majorité de volontaires (notamment ceux
qui prévoient de rester) n’ont pas hésité pas à faire un voyage retour dans
l’année pour les fêtes ou autres. Ils ont aussi reçus des proches ou sont allés
faire un p’tit tour chez leurs copains qui vivent dans des pays non loin.
C’était le cas notamment des volontaires des pays de l’Est qui profitaient du visa accordé pour le SVE pour voyager partout en Europe.
De mon côté j’avais fait le choix avant de partir de vivre
pleinement un an ici. Je savais qu’il serait difficile pour mes proches de
venir (enfants, boulot) et je n’ai supplié personne. J’ai manqué des
évènements (mariage, naissance, …mort du chat) mais parallèlement
j’ai développé un lien épistolaire avec la sœur de ma mamie qui m’a écrit des
tas de lettre en allemand, très contente de pouvoir partager dans sa langue
(Kopf hoch Sara !). Et dans les moments de ras le bol j’ai su trouver des soutiens
auprès de personnes ou de lieux divers (colocs', danse, parcs, messages Whatsapp des uns des autres, kiné etc).
A l’heure des applications Skype, Whatsapp, mails, la
communication à distance n’est pas bien compliquée mais j’ai toujours évité de
faire des conversations avec toute la famille réunie pour ne pas souffrir de
l’absence physique. Une de mes collègues qui a vécu un temps au Canada partage
cet avis. Pour Noel, Anniversaire et autre il lui était impossible de fêter ces
évènements en parallèle sur Skype.
Cependant petit cadeau de la vie, mon
oncle (frère de ma mère) et ma tante sont venus cette semaine rendre visite
en voiture à mon cousin Marc qui vit à Berlin. Travaillant comme un acharné (et
dans le monde de la nuit) je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de boire
une Apfelschorle avec lui cette année.
Ma mère en a profité pour faire le
voyage avec eux afin de visiter la capitale allemande mais aussi (et surtout)
le camp de Luckenwalde où leur père est resté prisonnier 5 ans pendant la 2nde guerre. Hier soir ils sont venus chercher le plus gros de mes affaires (merci encore !!) et j’ai passé
ce samedi en compagnie de ma Mutter qui est tombée sous le charme
de Potsdam.
Le Sud Ouest de la France est venu taper à ma porte et
c’était soudain comme s’il n’y avait plus de distance.
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A l'abri des trombes de pluie |
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Sous le charme des parterres de fleurs à Sanssouci |
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Trouver refuge au " Le's Cyclo' " (restau vietnamien que je recommande) |
En quittant Potsdam, je quitte aussi un mode de vie qui me
correspond parfaitement et que je n’ai trouvé nulle part auparavant (de la
nature partout et proche d’une vie culturelle/alternative). Peut être qu’avec
quelques attaches familiales ou autres perspectives j’aurais posé mes valises
plus longtemps pour continuer l’aventure. Mais ce retour ne signifie pas
forcément une rupture définitive avec l’Allemagne.
J’ai eu la chance de beaucoup voyager en famille ou en groupe plus jeune et j’en ai
toujours gardé une trace : un ciel étoilé dans le désert marocain (et un
foulard à cling cling devenu mon compagnon de danse), les plages paradisiaques
de Sardaigne, l’atmosphère de Lisbonne à la nuit tombée etc.
Idem pour les lieux où j’ai vécu notamment Toulouse ma ville
coup de cœur où j’ai passé 4 années. Le dilemme étant qu’au bout d’un moment
j’ai le sentiment d’être un poisson dans un bocal et qu’il me faut de nouveaux
lieux à découvrir.
C’était entrain d’arriver avec Potsdam même si Biarritz va
me sembler toute petite à côté.
Alexandra une volontaire arrivée un jour après moi m’a dit
avoir trouvé son « Zu Hause » à Potsdam et que ses projets de tour du
monde s’étaient effacés au profit de construire quelque chose de stable avec
son compagnon (rencontré cette année). Il est clair que Potsdam reste la ville
idéale pour les tourtereaux qui envisagent d’y élever leurs enfants tant la
ville est aménagée pour.
C’est donc cette image de vie paisible en bord de Seen, marquée
par le rythme des saisons que je ramène dans mes valises.
Danke Potsdam :) !!
En bonus : quelques " dossiers " de l'année retrouvés ;)
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Compañeros |
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Oder ?! |
Quand mon coloc croit prendre une photo avec l'appareil sur le mode vidéo (Meine Güte, dieser Akzent !)
Et enfin le concert de l'année ...
TschüSsS